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De la petite graine aux premiers pas
11 août 2008

Ces petites phrases... (addendum)

J'avais oublié cette série-là :

"Mais pourquoi tu la prends dans les bras ?, elle a même pas pleuré !"
"Ah, ben on entend enfin sa voix, à cette petite !" (ça c'était les mots de ma mère le jour où Margaux a eu son premier bain - je vous laisse imaginer le stress ressenti par la petite lors de l'évènement, et le doute qui m'a envahie par rapport au degré de sadisme de sa grand-mère...)
"C'est normal quelle pleure, il faut bien qu'elle se fasse la voix !" ou "il faut bien qu'elle s'exprime" (il y a une sage-femme qui a quand même osé me dire ça à la maternité...)

etc., etc., etc...

Alors d'abord, pour ceux qui se demandent s'il faut "laisser" pleurer un bébé ou pas, je les renvoie à cette lecture.

Ensuite, on peut disserter sur le terme de "laisser pleurer" : si je prends mon bébé dans les bras lorsqu'elle pleure, ce n'est pas pour la "faire taire" (bon, à 90% du temps on va dire). Donc si elle a envie de pleurer "pour s'exprimer", et bien je la laisse pleurer, mais pas toute seule posée par terre, non (oui, elle vit par terre, mais ce n'est pas de la maltraitance, on en reparlera). Je la laisse pleurer, mais dans mes bras (ou dans l'écharpe), et je l'accompagne de tout mon amour.

Re-ensuite, il faudrait savoir : un bébé qui pleure, ça gonfle vite tout le monde, mais il faudrait le laisser quand même s'égosiller ? Parce que l'option "je laisse pleurer mon bébé, mais je ferme la porte et je vais ailleurs", heu... non, c'est inenvisageable.

Et enfin, attendre que bébé s'époumonne pour répondre à son besoin, ça ne lui apprendra qu'une chose : qu'il doit hurler pour qu'on l'entende et qu'on lui réponde. Donc la prochaine fois, il ne cherchera pas à signaler son besoin par des signaux plus discrets, il passera directement à la phase "sirènes hurlantes". Et après, on lui collera l'étiquette de "capricieux" (mouarf, suite au prochain épisode alors).

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Commentaires
P
Tu as raison Sicile, ces petites phrases, c'est pour meubler la conversation, pour "entrer en relation", effectivement. Mon propos était juste de souligner comme parfois c'est toujours la même chose qui revient (comme le "ça pousse" quand on est enceinte), et que souvent, je me retrouve bête à ne pas savoir quoi répondre pour enchaîner.<br /> Et quitte à entrer en relation, et bien ils pourraient aussi le faire en me parlant de moi par exemple ! ;-)<br /> Et pour répondre à Becky à ce sujet, si on veut savoir si "elle fait ses nuits", on peut aussi me demander si elle ne se réveille pas trop souvent, ou bien si j'arrive à tenir le coup. Là je me sentirais un peu plus considérée :-p<br /> <br /> Punkie : Je suis bien contente de voir que tes efforts pour accompagner ta fille portent leurs fruits, ça m'encourage !
P
je suis entièrement d'accord avec toi!! Et puis après tu auras le genre de phrases suivantes: "mais elle pleure jamais ta fille, elle est pas normale?" ou "mais qu'est-ce qu'elle est calme!!" Alors je ne perds pas mon temps à dire ces parents que s'ils avaient fait tout ça leur enfant ne serait pas une sirène ambulante, qui se met à brailler au moindre soucis...<br /> Enfin comme on dit le principal c'est de suivre notre instinct!
S
J'ai continué à réfléchir à toutes ces "petites phrases", et aussi à ta réaction très vive par rapport à ça Petit Scarabée, et aussi en parlant du sourire, comme technique d'approche et de communication de la part du bébé...<br /> Bien sûr, il est de ces phrases qui sonnent comme des "mauvais sorts", ou qui sont carrément méchantes.<br /> Mais par rapport à toutes ces petites phrases, certe au bout d'un moment très répétitives (donc peut-être agaçantes, mais en fin de compte je me rends compte que les phrases du genre "elle a plein de cheveux!" etc ne m'ont jamais énervée bien que je puisse trouver ça peu intéressant), mais pas "méchantes", par exemple sur le physique du bébé, à qui il ressemble (ce qui, on en a parlé, est souvent plus une constatation) etc, j'avoue que je suis un peu surprise de ta réaction que je trouve un peu "épidermique". Ne le prends pas mal, ce n'est pas une critique, je le respecte, mais c'est mon ressenti, et ça m'interpelle.<br /> Je me dis que toutes ces petites phrases, même si elles sont bêtes, sont peut-être finalement assez "naturelles" et résultent du pouvoir d'attraction naturel du bébé. Le bébé, c'est naturel, il donne envie de s'approcher, de s'attendrir, de s'extasier... Et je pense que beaucoup de ces phrases ne sont en fait que prétexte d'approche et de rapprochement. Et ça, je trouve que ce n'est pas négatif, et personnellement je comprends que c'est naturel. La plupart des gens font comme ils peuvent dans cette approche, ce n'est pas toujours adroit, ça ne paraît pas toujours intelligent, peut-être pas toujours respectueux... Mais en rejetant l'approche, je me demande où on va et de quelle façon on considère l'Autre, d'une manière globale, qu'il nous soit connu ou non... Je me demande à côté de quoi on passe, et si on ne dévie pas justement de nos objectifs louables... Personnellement, je préfère guider les gens doucement vers d'autres considérations, ouvrir le point de vue, accueillir certaines banalités avec le sourire (puisque je les vois davantage comme une tachnique d'approche, une entrée en relation), ou bien rectifier un peu ("oh comme elle est sage!" > "c'est un bébé agréable et calme, parce qu'elle est bien dans les bras de maman" ou des trucs comme ça). Voilà, je crois que je n'avais pas su bien dire que je ne voyais pas tout à fait les choses de la même façon, et du coup ça continuait de me turlupiner!<br /> Si ces petites phrases (pas les "mauvaises" hein) un peu bête nous font autant réagir, ne risque-ton pas, soit que les gens (s'ils ont de l'humour même lourd!) nous taquinent exagérément avec (suivez mon regard! :-P), comme en réaction à une autre exagération, quitte à nous repousser dans nos retranchements et au bord de nos limites histoire de cracher ce qui ne va pas, soit de ne plus oser ces petites discussions "banales", ou en tout cas plus trop spontanément?...<br /> Je suis d'accord qu'il vaut mieux communiquer bien, et mieux, que mal, mais ne vaut-il pas mieux communiquer, même mal (et donc avec le risque de progresser), que ne pas communiquer du tout?...<br /> Ce qui m'a fait réfléchir, c'est aussi de lire quelqu'un te dire "je sais que c'est banal", avant de dire que Margaux avait changé, et surtout moi-même de me dire "ouais elle va trouver ça terriblement simplet, mais tant pis je vais le dire, que je la trouve "mignonne" sa fille"!... C'est peut-être un peu dommage... Je crois qu'il ne faut pas se montrer "trop" exigeant envers les gens, et je sais que ce n'était pas l'objectif de tes articles sur ce sujet, car je te l'ai dit, je te comprends. Mais c'est pour soulever un peu le fait que cela peut changer des relations toutes simples...<br /> Oui je sais je suis très prolixe le matin! :-P<br /> J'espère ne pas trop vous avoir saoulés avec mes états d'âme, mais la discussion est si intéressante je trouve!! (et merci de soulever toutes ces petites pierres au bord du chemin!)<br /> Gros bisous!
A
pour Sabine, en réponse à tes interrogations, d'autres interrogations : pourquoi un bb qu'on ne laisse pas pleurer serait-il capricieux ? et qu'est-ce que ça veut dire ?<br /> <br /> déjà il n'y a rien d'inéluctable, un enfant passe son temps à changer<br /> ensuite je crois que c'est la plus grosse "conneries" communément entendue, la personne que tu aimes le plus au monde t'appelle à corps et à cri et toi tu dois mettre des boule quiès, parce que peut-être que si tu le consoles il sera capricieux... c'est exactement l'inverse, plus tu rassures ton enfant, plus il sera autonome et indépendant.
S
Je pense que le jour où on se décide à mettre en route un bébé, je lirai le livre que tu nous a conseillé. Car j'avoue qu'un dilemme se pose à moi : certes, je me dis qu'un bébé qui vient de naître a surtout besoin d'être rassuré (pensée acquise suite à la lecture divers blogs, car j'ai toujours entendu qu'il fallait laisser pleurer pour ne pas en faire un capricieux) ; mais à partir de quel mois le laisser pleurer pour qu'il ne devienne justement pas capricieux, ayant compris que sa maman répond au moindre de ses désirs (parce que je pense qu'un bébé est loin d'être bête et comprend vite) ? <br /> Mais une chose est sûre, je parlerai toujours à mon bébé pour lui expliquer les choses : ma belle-soeur a toujours beaucoup parlé à son fils ; et quand il commençait à chouiner (car ce n'était pas les grands pleurs, juste le début de l'expression d'un sentiment), elle lui expliquait qu'il fallait qu'il dorme et qu'elle elle devait faire ci ou ça. Et ça ne durait pas. Mon neveu arrêtait de chounier et s'endormait. Et cette expérience m'a été confirmée par une autre amie.<br /> Pardon d'avoir parlé aussi longtemps, mais ce sujet me pose pas mal d'interrogations ...
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