Ne pas faillir
Qu'il est difficile de toujours garder patience, sourire et disponibilité immédiate, quand le manque de sommeil, la fatigue et la lassitude vous assaillent... Et pourtant, nous possédons tellement plus de ressources qu'un bébé encore si jeune, totalement dépendant du bon vouloir des adultes qui l'entourent, ne possédant encore aucune autonomie.
De nombreux parents ne se posent pas autant de questions. Dès le premier jour, ils ont considéré que laisser pleurer leur bébé était normal, et que ce dernier devait apprendre à patienter, dormir tout seul, ou que sais-je encore. Et quand on les regarde, la vie paraît si facile, bébé fait ses nuits, tête toutes les 4 heures, et reste "sagement" dans son transat. Et on en vient à douter de ses choix de maternage proximal...
Alors il faut se ressaisir, se rappeler les lectures glanées ici ou là, les expériences de parents plus aguerris, tous ces guides qui sont comme autant de petites lumières éclairant nos pas à travers la nuit. On se rappelle que tout ce que l'on donne aujourd'hui, c'est acquis pour la vie, que ça donnera des bases solides sur lesquelles notre enfant pourra se construire en toute confiance. Et on continue. Puisque de toute façon, il est impensable de revenir en arrière ; ce serait vécu comme d'une telle violence, pour nous comme pour bébé.
Et jour après jour, on essaye, encore et encore : faire abstraction des remarques de cet entourage qui ne comprend pas nos choix, ne pas se laiser polluer par "ces spécialistes qui ne nous aident pas", se battre contre ces phrases entendues pendant toute notre enfance et qui surgissent sans crier gare dès qu'on baisse la garde...
Ce n'est pas facile tous les jours. Parfois j'aimerais lire des témoignages d'adultes élevés selon ces principes, qui pouraient me rassurer quant au "résultat" qu'on peut espérer. En attendant, je ne peux faire preuve que de bon sens, d'esprit critique et d'introspection pour me persuader que je suis sur la "bonne" voie.