Bienvenue en enfer
Ça fait déjà 4 nuits que ça dure ; un véritable enfer... Depuis septembre c'était déjà pas le Pérou, avec des moment vraiment horribles (réveils en pleurs, qu'il fallait calmer en marchant dans le couloir : sortir du lit alors qu'on est épuisée et que les jambes ne nous portent plus, la torture ultime), et d'autres moments d'amélioration (une première plage de sommeil de 3-4 heures, puis des réveils après 3h, puis 2h, puis 1h, puis 1h, puis 1h... jusqu'au lever vers 7-8h). Et ces derniers jours, c'était réveil toutes les 2h. Dur, mais supportable avec une sieste en complément l'après-midi ; j'en avais pris mon parti, me disant qu'il fallait que j'ai des attentes "réalistes" vis à vis de mon bébé, que ça passerait tôt ou tard, et que ma "dévotion" permettait à ma fille de se construire dans la confiance, plutôt que dans la détresse des nuits sombres pleines de solitude.
Mais là, depuis 4 jours, c'est coucher vers 20h (comme d'hab'), premier réveil vers 22h, puis... toutes les heures (donc ça nous fait 8 à 9 réveils dans la nuit, voui voui) ! Avec en prime, un sommeil hyper fragile, que 2 fois sur 3 elle se réveille quand on la recouche (on cododotte, mais pas dans le même lit, j'ai trop besoin de pouvoir me retourner facilement et d'avoir la couette qui me monte jusqu'à ras de l'oreille). Donc si on met bout à bout 10-15mn de tétée, 10mn de je-te-pose-la-main-sur-le-dos (voire je te frotte comme un plat à gratin qui a bien attaché) (oui, parce qu'elle dort sur le ventre la poulette, sinon c'est à coup sûr qu'elle se réveille quand on la repose), et bien ça ne me laisse pas beaucoup de plage de sommeil entre 2 réveils.
Bizarrement je ne suis pas si épuisée que ça. Je me demande bien comment je fais pour tenir d'ailleurs. Si on m'avait prédit ça pendant ma grossesse, moi qui suis poule ascendant marmotte, je crois bien que j'aurais accouché sous X... Bon, peut-être pas quand même, mais j'aurais paniqué grave, ça c'est sûr.
Vainement, je cherche les raisons qui provoquent autant de réveils, alors que début août elle ne se réveillait "que" toutes les 4 heures. En vrac :
- trop chaud / trop froid : la faute aux tuyaux de chauffage de l'immeuble qui passent dans les murs de notre chambre. Si on ne veut pas dormir avec 23°, on est obligés d'ouvrir la fenêtre...
- le rhume : qui dure depuis mi-septembre quand même, avec quasiment aucune amélioration malgré les traitements homéo et les lavages de nez à l'eau de mer
- les sur-stimulations : journées trop remplies, mise en contact avec trop de monde qui lui "tombe dessus", siestes pas toujours respectées parce qu'on est en vadrouille chez les copines, etc. Je n'ai jamais réussi à établir de règles de cause à effet, puisque les journées sans sorties ne provoquent pas forcément d'amélioration la nuit suivante
- mon alimentation : j'ai supprimé mon unique prise de thé de la journée (1/2 L au petit dèj'), sans conséquences
- mon stress : ma famille a vécu un décès brutal début septembre ; puis j'ai investi beaucoup d'énergie dans la création d'une association, en me mettant pas mal de pression sans bien savoir gérer mes priorités et me mettre des limites - mais depuis une bonne semaine je me suis bien calmée et je me sens bien plus légère, j'ai même revu à la baisse mes ambitions de cadeaux de Noël home made
- la découverte de la motricité : l'étape du retourné est passée, et pour l'instant je n'ai pas l'impression qu'elle tente de passer à la vitesse supérieure
- la diversification : on a pensé qu'on avait introduit trop tôt la carotte au repas du soir (dans l'espoir que ça la cale un peu plus...) ; mais hier soir, avec seulement mon lait, ça n'a pas apporté d'amélioration
- ... heu, je crois que c'est tout.
J'ai tenté des changements là où je pouvais faire quelque chose. Maintenant je me sens un peu démunie, je ne vois pas quoi faire d'autre, à part prendre mon mal en patience et aborder chaque jour comme un nouveau départ sans se (lui) mettre la pression. Il y a quelques temps, je me sentais tellement larguée que l'idée du sevrage m'était passée par la tête, pensant que mon stress la gagnait d'autant plus que je la portais en écharpe et l'allaitais. Mais en y repensant, ce n'est pas d'une prise de distance, dont elle a besoin, mais plutôt d'une meilleure proximité. D'ailleurs, peut-être utilise-t-elle de la nuit pour profiter de moi, qui suis alors disponible pour elle à 100%. Il est vrai qu'en journée, même si on passe tout notre temps ensemble, j'ai toujours des choses en tête, une "to do list" en attente, bref, je suis rarement avec elle "ici et maintenant". J'ai réalisé ça aujourd'hui. Alors les jours prochains je vais essayer de lui proposer une qualité de présence digne de ce nom, et voir si ça peut aider... ?
Suite au prochain épisode, donc. Et en attendant... au lit !