Quand la nature buggue
Cet après-midi j'ai écouté la Tête au carré sur France Inter, sur le sujet des IMG. Ce soir, France 5 diffuse "Naître ou ne pas naître" (redif' prévue le 2 avril) ; le documentaire a l'air très intéressant. Il est en tout cas rare en son genre, car le sujet du deuil périnatal est tabou dans notre pays.
J'ai beaucoup aimé le ton des interventants, et notamment l'extrait de ce cours en fac de médecine ou le prof alertait sur le risque d'eugénisme que représentait le dépistage systématique de la trisomie 21. J'ai aussi apprécié l'approche du médecin qui disait ne pas proposer l'IMG, mais écouter toutes les demandes des parents.
La mort d'un nouveau-né ou d'un bébé à naître, quelle qu'en soit la cause, est une terrible épreuve, dont je ne sais si on s'en relève un jour. Heureusement il existe des associations comme Petite Emilie pour aider les parents et leur entourage à surmonter ce séisme. J'ai une petite pensée en ce moment pour un couple qui a vécu la douleur d'une IMG, et pour qui une nouvelle grossesse pose encore son lot de doutes - s'ils me lisent, je suis de tout coeur avec eux.
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Dans un autre sujet, mais pas si éloigné, voici une info sur les éventuelles causes de la Mort Subite du Nourrisson, tiré d'un article du Monde.
Depuis une dizaine d'années, une équipe associant pédiatres, pharmacologues et biologistes moléculaires a comparé les cœurs de bébés décédés de mort subite et ceux décédés de mort traumatique, par exemple. L'examen des échantillons a permis de découvrir sur les premiers une augmentation importante des récepteurs spécifiques à l'acétylcholine, la substance produite par le nerf vague, qui assure la transmission de l'influx nerveux. Le nerf vague, qui contrôle le fonctionnement du cœur, agit comme un frein cardiaque. S'il fonctionne exagérément, il peut mener à des ralentissements très importants du rythme cardiaque, voire à des arrêts cardiaques, explique le professeur Bousquet.
De quoi ôter un peu de culpabilité aux parents qui ont subit un tel traumatisme, j'imagine. Mais surtout un espoir, puisqu'un diagnostic et un traitement serait possible dans ce cadre.
Rappelons qu'il est fortement recommandé de coucher son bébé sur le dos. Bien sûr, cela ne sauve pas tous les bébés, et d'autres ont tout aussi bien survécu en étant couchés sur le ventre - Margaux la première. Mais les chiffres sont éloquents, coucher systématiquement les bébés sur le dos a drastiquement réduit le nombre de décès. Dans mon cas, j'ai couché mon bébé sur le ventre car je préférais prendre ce risque que je jugeais inférieur (et même largement quand j'observais à quel point son sommeil était fragile), à celui de me mettre à la secouer par épuisement. On fait avec ce qu'on a... Mais avec le recul, j'aurais dû tenter peut-être de la coucher sur le dos en mettant quelque chose sous ses genoux, afin de ne pas la "déplier" totalement, ce qui la réveillait. J'étais à ce moment-là trop épuisée, et pas assez informée, mais pour le prochain je pense que j'essaierai de faire autrement.