Démarrage de l'allaitement
Margaux a déjà une semaine... Joyeux hebdiversaire ma princesse !
Je voulais évoquer mes débuts sur le chemin d'un allaitement que j'espère trèèès long. Pour les raisons de santé que j'avais déjà abordées, mais aussi parce que c'est tout simplement super, une fois les premières difficultés surmontées.
Allons-y par ordre chronologique, ça sera plus simple.
La première mise au sein s'est faite en salle d'accouchement, après la délivrance. Elle a été un peu tardive à mon goût, j'aurais voulu connaître ce que certaines racontent, voir ce bébé de quelques minutes ramper sur le ventre pour trouver instinctivement l'objet tant convoité. Mais la naissance dans l'eau n'était pas trop compatible avec ça, ou alors j'aurais peut-être dû rester dans la piscine plus longtemps mais c'est une autre histoire.
Après la délivrance, donc, on m'a mis Margaux dans les bras, emmaillotée dans un drap d'hôpital et une couverture, et je me suis retrouvée bien empotée avec ce gros paquet dont je n'arrivais rien à faire, sans doute groggy de l'effort tout juste fourni et incapable de bouger de la position semi-assise dans laquelle j'étais. J'essayais en vain d'approcher sa bouche de mon sein, alors qu'elle le réclamait bien explicitement. Et puis la puéricultrice m'a "déballé le paquet", et posé Margaux en peau à peau, juste couverte par dessus. Elle m'a montré comment placer son bras "aval" pour bien aligner nos ventres, puis a appuyé (un peu fort à mon goût) sur sa tête pour la coller au sein gauche. Et la puce s'est immédiatement mise à téter goulûment. Et puis au bout d'un moment je me souviens l'avoir changée de côté, et j'étais impressionnée de la voir si bien tenir sa tête et chercher avidement l'objectif sans aucune aide ! C'est vrai ce qu'on dit sur la capacité d'éveil qu'ont les nouveaux-nés pendant les premières heures, et c'est bluffant.
J'ai commencé à la remettre au sein le matin vers 7h, puis à chaque fois qu'elle se réveillait et tirait la langue. Elle a attendu la nuit suivante pour réellement commencer à demander régulièrement. Le mardi (le 2e jour donc), je commençais à avoir les mamelons de plus en plus sensibles, j'ai donc appliqué régulièrement de la lanoline en plus d'un peu de mon lait après chaque tétée, et j'ai béni les coquilles d'allaitement qui m'ont évité de trop souffrir du frottement des vêtements (parce qu'il m'était plutôt difficile de rester à l'air libre vu la température...). Cette ultra-sensibilité est normale selon mon livre sur le sujet, ça passe et on ne peut rien y faire... à part respirer un bon coup quand on met bébé en place...
Mercredi, la douleur a fait place à la montée de lait, qui a commencé doucement dans l'après-midi. Ce passage a été très difficile pour moi, car la journée ayant été riche en visites, je n'ai pas pu faire de sieste, et je me suis totalement déconnecté de mon corps et de mon bébé. Je me suis retrouvée en quelques heures, sans m'en rendre compte, avec une poitrine énorme (+ 2 tailles !), bouillante et douloureuse, et un bébé endormi à points fermés. J'ai passé la soirée à chercher fébrilement dans mon livre et sur internet ce que je devais faire, c'est à dire pas grand chose : essayer de drainer sous une douche bien chaude en massant, et faire téter. Épuisée par tout ça, je me suis couchée en larmes, je n'avais qu'une envie : fuir mon bébé et DORMIR. Et bien sûr j'étais désespérée par cette idée, j'avais l'impression de ne plus aimer ma fille, quel sentiment terrible ! Bousier a su me rassurer en me rappelant que le changement hormonal pouvait être un cap difficile à passer, et j'ai mis une bonne partie de la nuit pour me retrouver, et ré-apprivoiser ma voisine de chambre. Le lendemain, un petit coup de fil à une maman de Galactée a achevé de me remettre sur la bonne voie, et Bousier a gentiment accepté de palier au principal problème technique que je rencontrais : filer m'acheter un soutien-gorge plus grand (100 D !), et surtout sans armatures.
Et depuis, ça va de mieux en mieux :-)
Les douleurs s'estompent, j'ai vraiment l'impression de nourrir ma fille maintenant que je l'entends déglutir à grandes gorgées, et surtout ces moments qu'elle passe lovée contre moi sont riches de tendresse et d'émotion.
Côté pratique, vive l'allaitement à la demande ! Je suis bien contente de ne pas avoir à me prendre la tête avec la balance et l'horloge, je ne compte même pas combien de fois elle tête (enfin... sauf la nuit...). Le repas est toujours prêt et disponible, quel luxe ! Et puis l'allaitement est aussi un magnifique antalgique, qui a permis à Margaux de très bien supporter sa première prise de sang (qui n'était pas prévue au programme, j'y reviendrai), et ne pas trop hurler pour le Gutri.
Il ne me reste plus qu'à m'améliorer sur les positions que je prends, car j'ai facilement mal au dos faute de bien me détendre. Et j'ai aussi du mal à savoir quand je dois changer de côté, car Margaux s'endort quasiment toujours en cours de route, alors je ne sais pas trop si elle "a fini" ou pas... Mais sincèrement, c'est que du bonheur !