Visite du 8e mois
Qui dit visite du 8e mois, dit visite avec l'obstétricien et l'anesthésiste, et donc mettre les pieds à la clinique. Il était temps me direz-vous ! Et bien j'ai beau avoir choisi une clinique réputée pour son approche respectueuse de la naissance, ils ont beau avoir une jolie déco dans les salles d'accouchement, ça reste un hôpital, et ça ne me fait pas du tout envie d'aller accoucher là-bas...
Nous sommes arrivés un peu en avance sur l'heure de RDV pour pouvoir visiter ; et si les 2 salles d'accouchement "classiques" étaient occupées, nous avons pu voir la 3e salle qui permet d'accoucher dans l'eau. J'ai été très frappée par l'odeur, un mélange d'hôpital et de chlore, bof bof. Des murs bleu nuancés de nuages et une hauteur sous plafond digne d'un gymnase, je m'y suis sentie toute petite. La moitié de la salle était occupée par la "piscine", un espèce de jacuzzi pour 6 (mais sans les bulles !) ; et une "table d'accouchement" était juste à côté. La sage-femme nous a précisé que la lumière pouvait y être tamisée, mais cette salle sans fenêtre m'a donné un vague sentiment d'étouffement en fait. N'ayant pas vu les 2 autres salles, je ne sais pas si elles sont "mieux", mais dans le cas où on finit à la clinique, je crois que je choisirai la piscine, c'est tellement agréable d'être dans l'eau quand on est enceinte ! La visite a donc été rapide, mais je suis contente d'avoir eu un petit aperçut.
Rencontre avec le gynéco donc, qui s'est super bien passée. Il était très à l'écoute, et a bien pris le temps de discuter notre projet de naissance et répondre à mes questions. Notre projet de naissance ne l'a pas fait bondir, mais il y a quand même quelques points non-négociables :
- pose d'une voie veineuse à l'arrivée (mais pas de perf' d'office) et monito obligatoire pendant un moment (mais ambulatoire),
- prise d'un cachet "anti-acide" toutes les 4 heures (pour éviter des problèmes gastriques, apparemment ça peut être dangereux, mais j'ai pas tout compris),
- injection d'ocytocine après la naissance pour réduire les risques d'hémorragie (ce qui permet de passer de 16% à 4% d'hémorragies quand même - mais la délivrance elle-même n'est pas dirigée),
- pesée et mesure du bébé assez "rapidement", (souvent pendant la délivrance pour permettre au papa d'aller "faire un tour" pendant ce temps pour accompagner la crevette).
Quelques points seront eux à discuter sur le moment, comme le clampage du cordon avant ou pas qu'il n'ai cessé de battre (le bébé risque de recevoir trop de sang, ou d'en perdre si le flux va dans l'autre sens), ou la possibilité de s'alimenter pendant le travail. J'ai été très agréablement surprise de savoir que le futur papa est présent même en cas de césarienne, et que la plupart de ces interventions se font sous péridurale, même en urgence. Du coup il m'a presque donné envie d'accoucher avec lui dites-donc !
La consultation a aussi inclut une brève écoute du coeur de Coléo, la vérification qu'elle avait bien la tête en bas (et il m'a montré comment palper pour repérer sa tête, son dos ou ses fesses, mais il faut carrément appuyer, et je n'ose pas trop), un prélèvement vaginal pour vérifier la présence de streptocoques (ne me demandez pas ce qu'il se passe si je suis porteuse, il n'a pas répondu à ma question), et la vérification du col (toujours impec').
Passons à l'anesthésiste maintenant. Ça s'est tout aussi bien passé, même s'il était un peu plus brusque : pour lui, à partir du moment où je mets un pied en salle de travail, j'ai interdiction de manger ou de boire... ! (alors que le gynéco avait dit que c'était possible jusqu'à un certain stade de dilatation). Par contre il est très respectueux du choix "péridurale ou pas", son rôle est d'être là au cas où, et ça ne lui pose pas de problème si on choisit de faire sans (et c'est moi qui décide, pas le papa ou la sage-femme). Il a insisté sur le fait que l'acte en lui-même n'était pas douloureux et qu'il ne fallait pas en avoir peur (parce que je lui ai parlé d'une mauvaise expérience de rachianesthésie). Quand je lui ai demandé si la péridurale entraînait la pose d'une sonde urinaire (ce que j'avais lu dans un livre), il a bondi sur son siège en me demandant si j'avais bien fait une préparation à l'accouchement... Hum, comment lui dire que oui, mais que la péridurale n'était pas forcément au programme des AAD ;-p ? Du coup je n'avais plus vraiment de question ensuite, de peur de vraiment passer pour... je ne sais pas en fait ; mais surtout, je crois qu'on se pose moins de questions sur quelque chose dont on n'envisage pas l'utilisation - j'espère ne pas regretter de rester mon ignorance... Pour finir, il m'a félicitée pour ma faible prise de poids (50kg -> 58kg à la balance du gynéco ce jour, pour 1m60).
Je suis sortie assez contente de ces rendez-vous, mais aussi totalement convaincue que ma place pour cet accouchement était... à la maison. Depuis le début de la grossesse, je n'ai quasiment aucun problème, mis à part un mauvais retour veineux et lymphatique tout à fait "physiologique" (d'ailleurs l'anesthésiste a eu du mal à me croire quand je lui ai dit que je n'avais jamais eu d'infection urinaire, même pendant ces derniers mois, ou d'hémorroïdes, ou de problèmes de digestion...). Alors pourquoi vouloir finir cette aventure dans un hôpital ? Je ne m'explique pas ça de façon rationnelle, ça me paraît simplement totalement incongru. Je le ressens comme ça, c'est tout.