(je trouve pas de titre)
De nouveau en train de m'interroger sur ma/notre façon de faire, par rapport à tout ce qu'on peut lire, entendre, observer... Je suis en train de lire un bouquin qui s'appelle "Apprendre à dormir", et ça me travaille pas mal. Au fond, ce qui me met mal à l'aise dans cet ouvrage, c'est le fait que les auteurs partent du principe que le bébé doit apprendre à se calmer par lui-même, puis à s'endormir seul, ce qu'ils appellent "s'autoréguler". Ils ne conseillent pas forcément de laisser pleurer le bébé seul jusqu'à l'endormissement par épuisement (bien que cette solution soit également évoquée), mais par contre de le consoler et de le reprendre dans les bras uniquement s'il en a vraiment besoin. Comme si certains appels de l'enfant étaient légitimes, et d'autres non.
A bien y réfléchir, ça me dérange profondément. Un bébé qui pleure de faim, on lui donne à manger, c'est évident. Mais un bébé qui pleure parce qu'il a besoin d'être rassuré pour s'endormir, on appelle ça une mauvaise habitude, voire un caprice. On se dit qu'il n'y arrivera jamais tout seul. Et pourtant, le bébé qu'on nourri au biberon ou à la cuillère, on le fait sans douter une seule seconde qu'un jour il saura se nourrir sans aide. Alors pourquoi douter qu'il ne puisse pas un jour se sentir suffisamment rassuré pour s'endormir sans aide ? Pourquoi être persuadé qu'il faille lui "apprendre" à dormir ? N'est-ce pas simplement nier son rythme pour mieux lui imposer le notre ? Il est évident qu'on peut mourir de faim, on oublie qu'on peut aussi mourir par manque d'amour, (mais ça prend plus de temps). Alors je crois que tous les besoins du bébé devraient satisfaits - autant que faire ce peut. Ceci dit, il est certain que le principe est une chose, et qu'avoir l'énergie suffisante pour ne pas y déroger en est une autre...
Et puis certains bébés ont un besoin bien plus important d'être rassurés que d'autres. En lisant "Être parents la nuit aussi" (un bouquin de la LLL), j'ai du me rendre à l'évidence que Margaux faisait partie de ces bébés "aux besoins intenses". C'est un fait, j'ai du mal à ne pas m'en sentir responsable... Peut-être que si j'avais vécu ma grossesse différemment, peut-être que si j'avais su mieux comprendre ses pleurs les premières semaines, peut-être que... ? Moi qui aime bien comprendre le pourquoi du comment, je me retrouve face à une question sans réponse !
Et je ne peux m'empêcher de me dire que tôt ou tard je ne pourrai pas faire autrement que de la confier à quelqu'un d'autre, et je doute de trouver quelqu'un qui aie toute la disponibilité nécessaire. Je sais que j'ai encore le temps d'y penser, mais le temps passe bien vite, et il faut s'y prendre tôt pour trouver une solution de garde satisfaisante ! Et puis je me faisais tellement d'illusions sur ce que pouvait être un bébé de 6 mois, je suis tellement tombée de haut depuis ces dernières semaines, que j'ai largement revu mes "ambitions" à la baisse pour les mois à venir...