Pas prête
Plus les jours passent, et plus je me sens envahie par ce sentiment de peur : je ne me sens pas du tout prête à accueillir ce bébé... Ce n'est pas l'accouchement en lui-même qui m'effraie, au contraire. J'aime beaucoup à ce sujet l'image d'une montagne à gravir ; moi qui suis montagnarde, ça me parle : on en "chie", mais on est super content quand on arrive au sommet. Et puis j'ai ce petit côté "même pas mal", où j'aime bien montrer que je suis capable de relever des défis et faire "mieux que les autres" (je sais, c'est super nul, mais je suis comme ça... mais je me soigne !).
Non, ce qui me fait peur, c'est de devenir maman, de passer de l'autre côté de la barrière, de devenir totalement responsable d'un petit être qui n'a rien demandé à personne et qui va débarquer sans prévenir. Je ne me sens pas prête pour ce changement de vie radical : s'adapter au rythme de vie du bébé, être disponible à tout moment pour répondre à ses besoins ; ou tout du moins essayer, parce qu'avant il va falloir tenter de les comprendre !
Ce sentiment qui m'envahi est totalement incontrôlable et irrationnel. Je sais pertinemment qu'il est impossible d'être une maman parfaite, et que c'est tant mieux en plus. Je n'ai pas forcément peur de "faillir", parce qu'après tout je ne suis pas plus stupide ou fragile qu'une autre, que si d'autres s'en sortent pourquoi pas moi, et qu'en plus j'ai un Bousier merveilleux à mes côtés sur qui je peux compter.
Mais c'est plus fort que moi, j'ai la trouille de ce changement (que dis-je, ce bouleversement !) qui s'annonce, peur du fait qu'aucun retour en arrière ne sera possible. Voilà, c'est l'aspect irréversible des choses qui me fait peur. Je me souviens que j'avais déjà cette appréhension au début de la grossesse, ou peut-être au moment où on a décidé de "sauter le pas". Mais je le ressens beaucoup plus fortement depuis ces derniers jours, ce n'est plus un petit truc en tâche de fond que je peux balayer en pensant à autre chose.
Et puis aussi, je m'attends à faire instinctivement comme toutes les autres. Mais si je trouvais mon bébé moche ? Et si je n'avais pas vraiment envie de materner, que ça ne me correspondait pas au final ? Et si je m'y prenais mal malgré toute ma bonne volonté ? Et si ... ? pfff, je ne sais pas...
J'ai des moments où je me sens complètement larguée, totalement désemparée, absolument submergée par des sentiments ambivalents et contradictoires.
SALOPERIES D'HORMONES !!