Pourquoi l’allaitement fait-il autant parler?
Quelques petits trucs, jetés en vrac, qui me démangent depuis un moment déjà, et qui feront sans doute grincer certains des dents. En préambule, je préciserai donc que je ne souhaite ni attaquer ni faire de peine à personne, que je livre ici le fond de ma pensée un peu « brut de fonderie », et que si le ton peut choquer, mon intention n’est pas de juger qui que ce soit en tant qu’individu, mais plutôt de dénoncer les travers de la société dans laquelle nous vivons.
1- Une future maman annonce qu’elle ne souhaite pas allaiter, « parce qu’elle ne le sent pas ». Tout de suite on demande à ce que son choix soit respecté, qu’elle ne subisse aucune pression, etc. Soit.
Si une femme annonçait qu’elle voulait recourir à une FIV parce qu’elle ne souhaite pas avoir de rapports intimes avec son mari, « parce qu’elle ne le sent pas », réagirait-on de la même façon ?
Et pourtant, qu’elle est la différence ? Dans les deux cas, on est face à une femme qui a manifestement un rapport à son corps quelque peu troublé. Mais dans un cas, il faudrait « respecter son choix », alors que dans l’autre elle se verrait rapidement suggéré d’aller consulter un sexologue, voire d’entamer une psychothérapie qui l’occupera quelques années.
2- Lorsqu’une maman ne souhaite pas allaiter, elle peut arguer qu’elle élève son enfant comme elle l’entend.
Lorsqu’une maman ne souhaite pas faire vacciner son enfant, elle souhaiterait pouvoir se prévaloir du même argument, mais elle n’en a pas le droit.
Et pourtant, dans un cas comme dans l’autre, on est face à un enjeu de santé publique (et ne venez pas me dire que, même au lait artificiel, vous ou vos enfants ne vous en portez pas plus mal, les cas isolés ne font pas le poids face aux études de masse). Dans un cas comme dans l’autre, il y a des campagnes nationales de communication pour pousser à l’une et l’autre de ces pratiques. Mais dans le premier cas, on critiquera rapidement le « discours culpabilisant » et on finira par ne retenir que la « liberté de choix » de la principale intéressée (quoique… je trouve que c’est plutôt le bébé, le principal intéressé au final), alors que dans le deuxième on jugera sans appel la « criminelle » qui ne se soucie que de sa petite famille sans penser au bien de la communauté.
3- Petit exercice pratique en image :
Voici une publicité que l’on pourrait aisément trouver dans n’importe quel magazine pour parents ; la trouvez-vous culpabilisante ?
Que se rassurent les plus outré(e)s d’entre vous, ce n’est qu’un petit détournement que je me suis amusée à faire. Détournement d’une publicité issue d’un magazine pour parents assez récent (2009) :
Alors celle-là, la trouvez-vous culpabilisante ? A ma connaissance elle n’a pas suscité de réactions démesurées, et pourtant le discours est le même…
Personnellement, cette petite démonstration m’amène à beaucoup m’interroger sur les mécanismes de la culpabilité, sentiment tellement présent dans la vie de la jeune maman… mais ce sera le sujet d’un autre billet !