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De la petite graine aux premiers pas
3 mars 2010

Pourquoi l’allaitement fait-il autant parler?

Quelques petits trucs, jetés en vrac, qui me démangent depuis un moment déjà, et qui feront sans doute grincer certains des dents. En préambule, je préciserai donc que je ne souhaite ni attaquer ni faire de peine à personne, que je livre ici le fond de ma pensée un peu « brut de fonderie », et que si le ton peut choquer, mon intention n’est pas de juger qui que ce soit en tant qu’individu, mais plutôt de dénoncer les travers de la société dans laquelle nous vivons.

1- Une future maman annonce qu’elle ne souhaite pas allaiter, « parce qu’elle ne le sent pas ». Tout de suite on demande à ce que son choix soit respecté, qu’elle ne subisse aucune pression, etc. Soit.
Si une femme annonçait qu’elle voulait recourir à une FIV parce qu’elle ne souhaite pas avoir de rapports intimes avec son mari, « parce qu’elle ne le sent pas », réagirait-on de la même façon ?
Et pourtant, qu’elle est la différence ? Dans les deux cas, on est face à une femme qui a manifestement un rapport à son corps quelque peu troublé. Mais dans un cas, il faudrait « respecter son choix », alors que dans l’autre elle se verrait rapidement suggéré d’aller consulter un sexologue, voire d’entamer une psychothérapie qui l’occupera quelques années.

2- Lorsqu’une maman ne souhaite pas allaiter, elle peut arguer qu’elle élève son enfant comme elle l’entend.
Lorsqu’une  maman ne souhaite pas faire vacciner son enfant, elle souhaiterait pouvoir se prévaloir du même argument, mais elle n’en a pas le droit.
Et pourtant, dans un cas comme dans l’autre, on est face à un enjeu de santé publique (et ne venez pas me dire que, même au lait artificiel, vous ou vos enfants ne vous en portez pas plus mal, les cas isolés ne font pas le poids face aux études de masse). Dans un cas comme dans l’autre, il y a des campagnes nationales de communication pour pousser à l’une et l’autre de ces pratiques. Mais dans le premier cas, on critiquera rapidement le « discours culpabilisant » et on finira par ne retenir que la « liberté de choix » de la principale intéressée (quoique… je trouve que c’est plutôt le bébé, le principal intéressé au final), alors que dans le deuxième on jugera sans appel la « criminelle » qui ne se soucie que de sa petite famille sans penser au bien de la communauté.

3- Petit exercice pratique en image :

bibdefrittes001d_tourn_e

Voici une publicité que l’on pourrait aisément trouver dans n’importe quel magazine pour parents ; la trouvez-vous culpabilisante ?
Que se rassurent les plus outré(e)s d’entre vous, ce n’est qu’un petit détournement que je me suis amusée à faire. Détournement d’une publicité issue d’un magazine pour parents assez récent (2009) :

bibdefrittes001

Alors celle-là, la trouvez-vous culpabilisante ? A ma connaissance elle n’a pas suscité de réactions démesurées, et pourtant le discours est le même…

Personnellement, cette petite démonstration m’amène à beaucoup m’interroger sur les mécanismes de la culpabilité, sentiment tellement présent dans la vie de la jeune maman… mais ce sera le sujet d’un autre billet !

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Commentaires
M
Olala, j'ai arrêté le lait 2ème âge avant 1 an....! que va-t-il arriver à mon fils ?! <br /> (puis il aime bien les frites en plus, on est vraiment mal barrés ^^ )<br /> Trève de plaisanterie, je découvre votre blog avec Elisabeth Badinter, et je le trouve plutôt attrayant. J'y reviendrai!
A
quant au FIV, désolée j'avais oublié dans le remier message, je croise de plus en plus des femmes qui ont recours à des inséminations artificielles "maison" dans le but de ne pas faire l'amour avec un homme.<br /> <br /> je laisse juste l'info, pas d'avis sur la question.
A
de passage par là, je trouve qu'il se dégage une violence des frites dans le bib, c'est exactement ce que j'ai vécu, diversification dès 1 mois suite à de spb de santé, et progressivement dans le bib, il y a eu des farines, de la viande mixée en soupe, de la pomme de terre pour fr ses nuits etc. des légumes ...<br /> donc le bib de frites je connais, et du coup j'allaite mes filles mais cette image me fait mal, tellement je la trouve violente. Et je me dis qu'une femme par exemple qui a été maltraitée, violée etc. et qui ne peut pas donner le sein parce qu'elle a l'impression de commettre un crime envers son enfant pourrait recevoir cette image de façon encore violente.<br /> et il se trouve que j'ai entendu récemment qu'un tiers des femmes dans le monde aurait été abusée dans la sphère familiale avant l'âge de 10 ans. Ce genre de chose ressurgit ultra violemment durant la grossesse, l'accouchement et le post-partum. du coup j'imagine qu'un partie du débat hyper passionné sur l'allaitement a aussi en toile de fond cette constante.
M
Je trouve un peu faible l'égalité "femme qui n'allaite pas/ "ne se sent pas d'allaiter" ="femme qui a un probleme dans son corps" <br /> <br /> On revient encore a la problématique "qu'est ce <br /> qui est naturel/ ne l'est pas". Et force est de reconnaitre que si les femmes pour qui l'allaitement n'est pas possible sont extremement rares, la nature ne nous aide pas toujours pour autant. Assez en tout cas, "pour ne pas se sentir". <br /> <br /> Tu l'abordes un peu dans tes reponses aux commentaires, mais dans "femme qui peut/ ne peut pas" allaiter, il n'y a pas que le coté physiologique (et déjà de ce coté, il y a quand même le probleme des bébés qui se savent pas têter, ou que l'accouchement a mis en vrac. Maintenant que j'ai dans les bras un bébé qui SAIT teter, je réalise a quel point ma fille ne savait pas. Il m'aurait fallu une sage femme formée a l'allaitement derrière mois a chaque mise au sein pendant 15 jours pour que ca marche....donc en raison de l'état physique de mon bébé et des conditions d'organisation de la médecine il y a 2 ans en France, je ne POUVAIS pas allaiter). <br /> <br /> Il y a aussi les freins psychologiques (et je me refuse a juger les femmes qui ne peuvent pas pour ces raisons et a les cataloguer comme "ayant un probleme" comme tu le fais) et surtout, les barrières organisationnelles, sociales, dont je fais l'experience aujourd'hui: <br /> Parce qu'un allaitement est douloureux, plus fatiguant que le bib ("allaiter 2-3 fois la nuit ne fatigue pas du tout"???? bah.... pas quand il faut se lever pour s'occuper d'un ainé, et qu'on ne peut pas récupérer avec une sieste si ledit ainé ne fait plus la sieste), et surtout il prend beaucoup plus de temps (et c'est la maman d'un bébé en plein pic de croissance qui le dit ;)). Parce que quand, en plus, il faut d'occuper de ses autres enfants, qu'aucun ne fait la sieste en même temps, qu'on ne peut pas se reposer, qu'on est même pas vraiment "en congé" de son boulot, et qu'on n'a pas vraiment d'aide a sa disposition, l'allaitement est quand même sérieusement compromis. Et je pense que les femmes dans ce dernier cas de figure sont bien plus nombreuses qu'on l'imagine. <br /> <br /> Quand a l'idée que les pro-biberon seraient culpabilisants et pas les pro-allaitement, je renvoie au premier post de cali (les mères qui choississent le biberon veulent égoistement pouvoir dormir la nuit.....)
S
Merci Mme B. !!<br /> Bien joué !! Encore des femmes qui se disputent sur des débats qui ne devraient même pas être posés!!<br /> Chacune devrait choisir ce qui lui convient, et les pas contents devraient la fermer.
De la petite graine aux premiers pas
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