Laisser faire la nature
Je me pose souvent la question du "comment faisait-on avant ?", lorsqu'il s'agit de santé, de progrès technologique, ou de consommation. C'est bien sûr ce qui m'a en partie amenée à souhaiter une grossesse et une naissance naturelles, avec le moins de suivi médical et d'interventions possibles. Parce que si l'Homme a survécu jusqu'à maintenant, c'est sans doute parce que la Nature avait bien prévu les choses (même si sans doute les épidémies et les accidents de la vie font également partie de son "plan" comme manière de réguler la population...), alors pourquoi vouloir perturber ces mécanismes si élaborés, complexes, et fragiles ?
Et bien je crois que mon intuition n'est pas si dénuée de sens, si j'en crois ce que je viens de lire chez Gayanée, qui partage avec nous sa lecture de "L'amour scientifié" de Michel Odent. Dans son 3e volet, on y apprend que toutes les pratiques culturelles à travers le monde, qui visent à perturber les processus naturels de la naissance, sont liés au potentiel d'agressivité du groupe social, qui le développe pour se défendre de la nature et des autres groupes sociaux. Je vous reproduis le dernier paragraphe en guise de conclusion, mais allez donc lire le billet en entier, c'est passionnant (ça me donne bien envie d'acheter le bouquin, d'ailleurs).
L'approche ethnologique nous aide à réaliser que seules les sociétés qui ont réussi à développer la capacité à dominer la nature et à dominer les autres groupes humains ont pu atteindre la fin du vingtième siècle. Tous les autres modèles culturels ont disparu. Or, nous sommes à l'époque où émerge le besoin de développer le respect pour la Terre-mère et les autres facettes de la capacité d'aimer. L'humanité est à un tournant : toutes les croyances bien enracinées et tous les rituels de la période périnatale sont en train de perdre leur raison d'être.
A l'ère de la prise de conscience écologique et de la "scientifisaction de l'amour", l'humanité peut et doit se tourner vers de nouvelles stratégies de survie.